Un des souvenirs de ma plus petite enfance est celui de la procession de St. Martin lors de laquelle nous, petits bouts d’à peine cinq ans, faisions le tour du bloc munis de nos petites lanternes en papier que nous avions fabriquées nous-mêmes auparavant. Nous chantions toujours les mêmes chansons (« Laterne, Laterne, Sonne, Mond und Sterne » ou alors « Ich gehe mit meiner Laterne, und meine Laterne mit mir »), nous rigolions ensemble parce qu’il faisait nuit – et froid – et que c’était génial de se retrouver entre potes encore à une heure aussi tardive de la journée. Mais on se réjouissait surtout du grand feu de joie qui nous attendait au bout de notre promenade dans le quartier, feu devant lequel nous jouions l’histoire de Saint Martin qui coupait son manteau en deux pour le partager avec un mendiant. Et puis, le top du top pour la gourmande que je suis, nous repartions avec un petit bonhomme en pâte au levain décoré d’une pipe d’argile, le « Stutenkerl », qui était juste DE-LI-CIEUX et qui n’arrivait jamais entier à la maison.
Au Luxembourg, je découvris une autre tradition autour des bonhommes à déguster : celle du « Boxemännchen » qui était tout aussi délicieux que le « Stutenkerl » de mon enfance, mais qui apparaissait un peu plus tard dans l’année. En effet, au lieu de se faire dévorer aux alentours du 11 novembre, il se vendait en décembre pour la fête de la Saint Nicolas. Pour le « Cougnou », la version belge de cette délicieuse pâtisserie, c’est la maman de Christophe qui détenait « THE » recette ultime. Et en France, vous vous régalez de « Man(n)eles », de « Man(n)alas », de « Jean-Bonhommes » ou de « Coualés » selon la région dans laquelle vous vivez.
Peu importe comment vous les appelez et à quel moment de l’année vous les mangez ; si vous avez comme moi une envie pressante d’en faire à la maison, voici une petite recette facile à réaliser :
Vous avez besoin de
- 150 ml de lait
- 100 g de beurre
- 500 g de farine
- 1 paquet de levure de boulanger
- 75 g de sucre
- 1 cuillère à café de sel
- 1 œuf
- 1 blanc d’œuf
ainsi que de
- 2 cuillères à soupe de lait
- 1 jaune d’œuf
et, pour la décoration, de quelques raisins (ou de pépites de chocolat ou de gros sucre,…).
Faites chauffer le lait pour y laisser fondre le beurre. Mélangez la farine avec la levure, ajoutez les autres ingrédients ainsi que le mélange lait-beurre et travaillez le tout à la main jusqu’à obtention d’une pâte lisse. Laissez lever la pâte au chaud jusqu’à ce qu’elle double de volume.
Préchauffez le four à 180°C (160°C pour la chaleur tournante).
Pétrissez la pâte une nouvelle fois sur le plan de travail légèrement fariné avant de la diviser en quatre. Formez chacune des parts en cône, modelez-leur une tête ronde et aplatissez le reste. Faites de légères incisions des deux côtés afin de former les bras et tirez la pâte en bas afin d’obtenir les deux jambes. Posez les bonhommes sur une plaque couverte de papier de cuisson, couvrez-les et laissez-les à nouveau lever.
Badigeonnez les bonhommes avec le mélange lait-jaune d’œuf. Décorez-les selon vos envies et les ingrédients que vous avez préparés (raisins ou pépites de chocolat pour faire les yeux et les boutons de manteau, gros sucre pour faire leurs pantalons…) et mettez-les au four pendant +/- 20 minutes (cuisson à surveiller !). Sortez-les du four et laissez-les refroidir sur la plaque de cuisson.
Bon,... c'est vrai... je ne suis pas une grande artiste, et mes bonhommes ne sont pas les plus beaux bonhommes du monde. Enfin... ils ne l'étaient pas. Car avec la bonne odeur qui régnait dans ma cuisine lors du dernier "atelier pâtisserie", ils n'ont pas fait long feu 😉
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